Publié le 22 décembre 2022

[IMOCA] L'IMOCA dévoile la règle de la Green Sail

L’IMOCA et les voileries partenaires de la flotte présentent la première étape d’un processus évolutif de la règle votée en 2021 mentionnant l’obligation d’embarquer une Green Sail à partir de 2023. Une règle qui repose sur l’objectif plus global de réduire l’impact de la production des voiles sur l’environnement au cours des prochaines années.

Aujourd’hui, la production d’un jeu de voiles complet représente 1,4% des émissions totales de CO2e de l’impact de la construction d’un nouveau bateau (source 11th Hour Racing Design & Build Report 2021). 


L’un des impacts les plus importants est généré par la production de déchets des matériaux primaires (résines et fibres) et secondaires (consommables : gants, papier, bâche, etc) utilisés pour la fabrication de la voile. Aussi, pour produire 1 kilo de voile, 6 kilos de déchets sont aujourd’hui émis.

Michel Marie, consultant en analyse du cycle de vie, s’est joint à la démarche de l’IMOCA pour élaborer cette nouvelle règle. "L'IMOCA a décidé d'évaluer d'abord le cycle de vie des voiles pour comprendre les points critiques de leur production," explique-t-il. "C’est grâce à ce processus que l'IMOCA a pu imaginer la règle de la Green Sail (voile verte) et commencer à s'attaquer aux principaux impacts liés à la production des voiles aujourd’hui."

Grâce à la collaboration avec les principales voileries partenaires des teams IMOCA, la Classe est parvenue à identifier les domaines clés qui permettraient, à court terme, de réduire l’impact de fabrication.

Ainsi, la première rédaction de la règle Green Sail se concentre sur trois éléments périphériques majeurs de la production des voiles : les déchets, l'énergie et le transport. Dans un premier temps, l’objectif est d’optimiser le processus de production en minimisant son impact puis dans un second temps, d’imposer des objectifs relatifs aux technologies utilisées pour la production de la membrane.

" La Green Sail IMOCA est une étape passionnante qui va motiver l'ensemble de l'industrie du secteur", déclare Jono Macbeth, responsable du développement durable chez North Sails. "Cette initiative oblige les fabricants à évaluer et à modifier leurs processus pour s'aligner sur un résultat plus respectueux de l'environnement. North Sails soutient cette approche et la considère comme le début d'un voyage passionnant qui aura finalement un impact positif pour tous."

Pour pouvoir bénéficier du standard Green Sail de l’IMOCA, chaque voilerie doit ainsi justifier être en mesure de répondre aux différents objectifs fixés par un système de notation : la diminution de la production de déchets, l'utilisation d’au moins 25% d’énergie renouvelable et le choix d’un mode de transport le moins impactant possible, l’avion étant proscrit.

"All Purpose est au cœur de la course au large et travaille activement à réduire son impact environnemental depuis plusieurs années", explique Matthieu Souben, Responsable Design chez All Purpose. "En tant qu'acteur de la Classe IMOCA, il était évident de partager et de participer à la rédaction des exigences futures. C'est un premier pas qui, on l'espère, évoluera rapidement pour inscrire la performance environnementale comme un impératif pour un projet de course au large responsable et cohérent."

L'arrivée de la Green Sail complète une série de mesures déjà mises en place par l’IMOCA. En effet, la Classe a déjà limité le nombre de voiles à 8 à bord et a mis en place un système de boutons pour suivre les voiles achetées et vendues. L'ajout de cette Green Sail vient compléter le processus de fabrication puisqu'elle "implique une augmentation de la durabilité et maintenant, un travail de fond sur les matériaux et surtout les déchets occasionnés lors de la production," déclare Paul Meilhat, skipper Biotherm.

"Les processus de production sont certainement à remettre en cause, et comme pour les constructions de bateaux nous devons trouver des solutions pour réduire les matériaux dits "consommables". Au sein du team, nous sommes de plus très fiers que notre fournisseur fabrique l’intégralité de ses voiles en France," ajoute-t-il. 

Dès les premières discussions, l'intention était de créer des discussions régulières autour de cette règle afin de la faire évoluer au fil des ajustements dans le secteur de la voilerie et de fixer des objectifs de plus en plus ambitieux au cours des prochaines années.

"Incidence est heureux d’avoir collaboré activement avec la Classe IMOCA pour élaborer les premiers contours de la Green Sail," déclare Pierre-Antoine Morvan, responsable de la division Course au large et Super Yacht chez Incidence. " L’IMOCA a su mobiliser et accompagner les différents acteurs, les voileries et MarineShift360 afin d’évaluer pragmatiquement les points de progression. Cette démarche correspond parfaitement à ce qu’Incidence souhaite mettre en place avec l’ensemble de sa production. Même si la route vers une voile totalement verte est encore longue, cette première règle pose les bases d’une transition vers des fabrication de voiles moins impactantes pour l’environnement. "

La Classe IMOCA tient à remercier toutes les voileries qui ont contribué à la mise en place de ce projet et est impatiente de faire perdurer cette collaboration.