Publié le 11 décembre 2025

[FF Athlétisme] Partage d’expérience, formation et mise en réseau : La FFA lance son club des femmes dirigeantes

La Fédération Française d’Athlétisme lance « son club des 300 ». Ce dispositif, initié par le CNOSF et désormais mis en œuvre à l’échelle fédérale avec le soutien du Crédit Mutuel Alliance Fédérale, a pour objectif d’accompagner des dirigeantes dans un parcours structuré de formation et de mise en réseau. La première promotion de la FFA, composée de 30 femmes de tous âges et de divers horizons, était réunie à Paris vendredi dernier.

C’est une réussite qui incite à l’optimisme et qui témoigne d’une profonde attente. Au moment d’immortaliser en photo cette première promotion du club des 300 version athlétisme, les sourires étaient de sortie parmi les heureuses élues, qui posaient avec, en toile de fond, la piste bleue et les tribunes du stade Charléty. Elles ont été 30 à être retenues, parmi l’avalanche de candidatures reçues - 268 ! -, qui ont toutes été étudiées avec le plus grand soin par un comité ad hoc de la Fédération Française d’Athlétisme. Symbole fort : la quasi-totalité des ligues sont représentées.

Le club des 300, lancé par le comité national olympique et sportif français en 2023, essaime aujourd’hui à l’échelle des fédérations. L’ambition de ce programme n’a pas changé : identifier, valoriser et accompagner des femmes dirigeantes, à travers un parcours structuré de formation et de mise en réseau. Concrètement, jusqu’à fin juillet 2026, les sélectionnées prendront part à des rendez-vous réguliers et à des classes virtuelles, avec neuf modules de formation portant notamment sur le leadership féminin, la conduite de projets, la communication, ou encore la connaissance de l’écosystème sportif français. Des temps de rassemblement nationaux vont être programmés, notamment dans le cadre du meeting de Paris indoor et du meeting de Paris Wanda Diamond League. A l’échelle régionale, des moments d’échanges sont aussi prévus. Ils pourront inclure des candidates n’ayant pas été retenues ainsi que des participantes issues d’autres sports pour créer une dynamique locale.

 

La parité dans les structures départementales et régionales en 2028

Cette première journée de rassemblement à Paris a pu donner un avant-goût de l’intérêt du partage d’expérience. Après une ouverture officielle par Marie-Françoise Potereau, vice-présidente du CNOSF, Jean Gracia et Emmanuelle Jaeger, respectivement président et présidente déléguée de la FFA, et Laurent Berthet, directeur des partenariats au Crédit Mutuel Alliance Fédéral, les participantes ont pris part à plusieurs ateliers. Avec, pour commencer, une table ronde réunissant trois anciennes lauréates du « club des 300 » : Odile Diagana, vice-présidente de la FFA en charge du haut niveau, Elodie Prisca Cairo, présidente de la ligue de Guadeloupe et membre du comité directeur, et enfin Jeanne Stefani, présidente de l’Azur Olympique Charenton. Après un détour par le siège du CNOSF, qui célébrait la journée mondiale du bénévolat et du volontariat en proposant des conférences, l’après-midi a donné lieu à un temps de présentation, lors duquel les dirigeantes ont pu apprendre à mieux se connaitre, avant un ultime atelier consacré aux freins qui peuvent parfois se mettre en travers de leur route.

A l’heure où, après la nécessaire mise en place de la parité dans les instances nationales, il faudra faire de même au niveau des structures départementales et régionales en 2028, la FFA a décidé d’accompagner ce mouvement. « Notre rôle, en tant que Fédération, est de prendre les devants et d’inciter progressivement les femmes à s’investir comme dirigeantes, souligne Emmanuelle Jaeger. Nous avons souhaité créer un réseau de femmes qui vont pouvoir apprendre à se connaitre davantage et s’entraider, et qui vont nous alimenter en bonnes pratiques tout en nous faisant remonter les problématiques qu’elles peuvent rencontrer. »

 

Légitimité et modèles

Ce vendredi 5 décembre, il était particulièrement stimulant de voir des dirigeantes aux profils très variés se confier et se motiver mutuellement. Avec des parcours qui, déjà, forcent le respect. Voici ainsi Camille Le Moal, 22 ans, et toute fraiche présidente de l’AC Haute Vilaine, club associé du Haute Bretagne Athlétisme aux 700 licenciés. « L’ancien président avait décidé de passer la main et il fallait trouver quelqu’un pour prendre sa suite, raconte-t-elle. Avec une amie à moi, on s’est dit qu’on ne pouvait pas lâcher le club et on s’est lancées dans l’aventure. » L’étudiante en deuxième année de master sciences du numérique et du sport souhaite désormais se former sur les « aspects de gestion administrative, comme la comptabilité et la gestion des contrats ».

Autre exemple avec Audrey Gaudron, 41 ans, qui possède plusieurs casquettes au sein du Pays Saint-Lois Athlétisme. Membre du bureau, entraîneure des benjamins et référente égalité et prévention des violences, elle estime qu’il « y a plein de choses à faire bouger » mais se heurte parfois à une certaine forme d’inertie. Après avoir longuement hésité à candidater - « je me disais que je n’étais pas du tout légitime », souffle-t-elle - elle a finalement été retenue et a grandement apprécié cette première journée de rencontres. « C’est apaisant de sortir de son cadre habituel pour finalement rencontrer des personnes qui défendent mêmes dossiers. Ça vient répondre à ma peur, je me dis que je peux être capable de le faire et que je ne serai pas seule. »

Virginie Durier, 50 ans et secrétaire de l’EA Pays de Brocéliande, a, elle, intégré le comité directeur de la ligue de Bretagne au début de l’olympiade. Une plongée directe et intense dans un milieu dont elle ne connaissait pas du tout les arcanes, et pour laquelle elle veut être mieux outillée. Elle espère, aujourd’hui, pouvoir faire figure d’exemple auprès de la nouvelle génération. « Je suis intimement persuadée que plus des figures féminines occupent des fonctions dirigeantes, plus ça montre aux jeunes filles qu’elles peuvent, elles aussi, avoir leur place à tous les niveaux décisionnels », explique-t-elle.

 

« Un levier stratégique pour préparer la fédération de demain »

Un discours auquel est sensible Laurent Berthet, directeur des partenariats de Crédit Mutuel Alliance Fédéral, qui soutient spécifiquement ce programme porté par la FFA. « Quand nous nous engageons auprès du mouvement associatif, c’est aussi, au-delà du terrain strictement sportif, pour faire bouger les choses et contribuer à faire évoluer la société. Favoriser la place des femmes dans l’organisation du sport et de la pratique sportive, c’est agir concrètement pour une société plus équitable. Former, accompagner et intégrer davantage de femmes aux postes de responsabilité, est une priorité. En soutenant le programme de féminisation lancée par la FFA, le Crédit Mutuel - banque entreprise à mission - s’engage pleinement pour faire de l’égalité une réalité sur le terrain. »

« La féminisation de nos structures est essentielle, c’est un levier stratégique pour préparer la fédération de demain », conclut Emmanuelle Jaeger. En pointant du doigt un autre défi auquel la Fédération souhaite s’atteler, celui des femmes coaches : « Nous souhaitons que ce programme soit aussi incitatif pour elles et nous réfléchissons à la possibilité de le décliner auprès de ces dernières. » Un enjeu de taille, là aussi.

 

 

Source : FF Athlétisme