Publié le 06 novembre 2018

Records pour le MAIF Ekiden de Paris

Le marathon en relais organisé par la FFA était pour la première fois support des championnats de France.

 

 

 

Le MAIF Ekiden de Paris a franchi un nouveau palier cette année

Il y a des signes qui ne trompent pas. En observant plusieurs dizaines d’athlètes enchaîner les accélérations à vive allure à quelques minutes du départ, le visage concentré, il y avait une atmosphère de championnats de France ce dimanche matin à 9h sur le pont d’Iéna, qui offrait une vue somptueuse sur la Tour Eiffel. En accueillant pour la première fois le grand rendez-vous national, le MAIF Ekiden de Paris a changé cette année de dimension sur le plan sportif. Les chronos parlent d’eux-mêmes : les records de l’épreuve ont été pulvérisés, avec par exemple pas moins de dix équipes masculines sous les 2h14’33’’, le temps de référence jusque-là.

Aux avant-postes, les insatiables fondeurs d’Alès Cévennes Athlétisme (Courcières, M. Gras, Samson, Ben Lkhainouch, Mendez, Gras) ont conservé leur titre en 2h08’23’’, en profitant de conditions météo idéales avec une température fraîche et un soleil timide. Grâce à une équipe dans la plus pure tradition de l’ekiden, mêlant coureurs élite et figures régionales du club. « Je pense qu’on battra un jour le record de France (2h04’41’’), estimait juste après avoir franchi la ligne d’arrivée Romain Courcières, le dernier relayeur. Cette course permet de faire monter sur le podium des France des athlètes qui sont souvent remplaçants lorsqu’on dispute par exemple des Coupes d’Europe. C’est une belle récompense pour eux. » Pierrefitte Multi Athlon et l’Athlétic Trois Tours complètent le podium en 2h09’12’’ et 2h09’24’’.

Le partage entre sportifs

La force du collectif, c’est aussi ce que mettait en avant Virginie Lemay, vainqueur au classement féminin avec son club de l’Athlé Saint-Julien 74 (Chojnacki, Jeronoh, Camboulives, Kipsang Jeptoo, Dewalle, Lemay) en 2h29’50’’. Soit le meilleur chrono réalisé par un club français chez les femmes lors d’un marathon en relais. « On avait une équipe très homogène même s’il y avait deux Kényanes au-dessus du lot, soulignait-elle, le visage encore rougi par l’effort. L’ekiden est synonyme d’équipe. On est plus fortes en groupe. » Le club haut-savoyard l’emporte loin devant Alès Cévennes Athlétisme (2h37’34’’) et l’Athlétic Club Tassin (2h39’45’’). A noter que le Club Athlétique de l’Ouest 78, deuxième équipe féminine en 2h37’37’’, n’était pas inscrit aux championnats de France. Enfin, le titre mixte revient au SPN Vernon en 2h20’50’’, devant Aix Athlé Provence (2h22’23’’) et l’Athlé Bocage Vendée (2h22’50’’). Une mixité que l’on ne retrouve au niveau national que dans cette épreuve.

Deuxième relayeur de cette dernière équipe, Anthony Guillard avait passé les derniers hectomètres de son 10 km à slalomer entre les coureurs. Mais plus que les quelques secondes perdues en chemin, il préférait retenir le partage entre sportifs : « J’ai terminé dixième aux France de semi il y a une semaine. Aujourd’hui, un de mes collègues courait avec sa boîte pour le loisir. Mais avec l’ekiden, on se retrouve au même endroit et au même moment pour partager notre passion, même si on ne va pas à la même allure. » Parmi les concurrentes qu’il avait dépassées se trouvait Rosaire, 43 ans. Sous les couleurs de l’équipe Liberty Bouffe, un patronyme humoristique parmi de nombreux autres, elle disputait ce dimanche la première course de sa vie, entre copines. « C’est l’esprit d’équipe qui m’a convaincue de venir », confiait-elle emmitouflée dans une doudoune, après avoir disputé le premier relais. Même état d’esprit au sein des collectifs entreprise, à l’image du Groupe La Poste venu avec pas moins de cinquante-quatre équipes.


Les champions aux côtés des anonymes

Sur les quais de Seine, dans un décor de rêve, le MAIF Ekiden de Paris continue d’incarner une épreuve ouverte à des coureurs de tous niveaux réunis par l’esprit d’équipe. Ce que n’a pas manqué d’apprécier Dominique Mahé, président de la MAIF, partenaire titre de la manifestation pour la première fois. « La solidarité et la confiance en l’autre sont des valeurs qui nous tiennent à cœur », rappelait-il. Deuxième relayeur, il avait reçu un peu plus tôt la ceinture-dossard relais des mains de la vice-championne d’Europe du marathon Clémence Calvin, au sein d’une des six équipes de la société. Un autre collectif de l’assureur monté avec l’UNSS réunissait, lui, six adolescents originaires de trois continents différents et élèves dans le même lycée parisien, avec comme parrain le double champion olympique de natation Yannick Agnel. « Je suis particulièrement heureux de ce partenariat avec la FFA et je tiens à féliciter l’ensemble des bénévoles qui ont contribué à la qualité de l’organisation », concluait Dominique Mahé.

Même satisfaction pour André Giraud, président de la FFA : « Le MAIF Ekiden de Paris a été à nouveau un grand succès populaire. Il a trouvé sa place aux niveaux national et parisien et est aujourd’hui un rendez-vous incontournable. Je remercie les services fédéraux pour leur professionnalisme, la Mairie de Paris pour son précieux soutien, ainsi que la MAIF qui nous accompagne depuis maintenant plusieurs années et avec laquelle nous avons encore renforcé notre collaboration grâce à ce partenariat titre. » La course en relais parisienne continue à grandir et n’a sans doute pas encore fini sa croissance. Une bonne nouvelle pour tous les participants et la fédération.