Publié le 28 juin 2016

D’une fédération de gestion à une fédération de projet

Le Président Fédéral James Blateau évoque l'actualité fédérale et tire le bilan de ces 3 années de gouvernance à la fédération.

En mars 2013, la FFG accusait un déficit de 850 000 euros. Aujourd’hui, le solde est positif. Quelles ont été les mesures pour inverser la tendance ?

La nouvelle gouvernance a hérité d’une situation financière très négative qui nous a fait perdre du temps. En diminuant sur les frais de fonctionnement, en signant de nouveaux partenariats, on a su remonter la pente en une seule année et passer à la réalisation des projets prévus. Nous avons aussi renégocié à la hausse les subventions institutionnelles. La situation financière de la FFG est devenue extrêmement saine.

Quels sont les principaux investissements permis par ces nouvelles ressources ?

On a investi sur la réalisation de nouvelles offres sportives, sur le haut niveau, sur la communication et sur le soutien aux Comités départementaux et régionaux. Très prochainement ce sera l’ouverture d’un nouveau site internet, la finalisation du système d’information pour la gestion des compétitions. Après l’incendie qui a ravagé le 2e étage - aujourd’hui totalement réhabilité - du bâtiment qui abrite la fédération à Paris, nous procéderons un peu plus tard la rénovation et à la mise aux normes du 5e étage du siège dont nous sommes propriétaires.

Après trois années de présidence, si vous deviez résumer la philosophie qui vous anime ?

Ce qui m’anime c’est passer d’une fédération de gestion à une fédération de projet. Il est important de faire converger l’ensemble des acteurs, aux statuts très différents parfois (privé ou public, technicien ou administratif) vers un projet commun. C’est bien là l’angle d’attaque annoncé en début de mandat. Le sens de notre action est de moderniser d’une façon concrète notre fédération pour continuer notre développement national d’une part et d’autre part rester dans la course internationale. Finalement il s’agit de porter des projets tournés vers l’avenir.

Comment appréciez-vous la présence de toutes les disciplines aux Jeux Olympiques de Rio ?

Être présents à Rio avec les quatre disciplines olympiques nous donne beaucoup de fierté. Notre organisation était identique depuis très longtemps et s’essoufflait. Ainsi pour le secteur féminin nous étions dans l’incapacité de faire une équipe en 2013. Nous n’étions pas nombreux à imaginer pouvoir être aux JO de Rio avec une équipe compétitive.

Réorganiser ce secteur pour le rendre productif était une nécessité. Il faut se souvenir qu’en 2013, l’équipe de France GAF n’avait pas pris part au championnat d’Europe. La qualité de l’effectif était insuffisante et il paraissait acquis que la GAF n’irait pas aux J.O. Depuis 2013 un travail très important a été mené avec en perspective les J.O. de 2020 et de 2024. Les stratégies posées ont permis d’aboutir plus tôt à la réussite de la GAF lors du dernier Euro. Les contenus étaient certes dans un premier temps peu difficiles mais au fil des entraînements, grâce au travail entrepris, les mouvements ont pu être complexifiés pour finalement permettre à l’équipe de se hisser à la 3e place européenne.

Et du côté des autres disciplines olympiques ?

La situation est radicalement différente chez les garçons dont le groupe a été peu renouvelé. Nous avons plusieurs garçons talentueux mais qui ont quatre années de plus depuis les J.O. 2012. La relève n’est pas encore tout à fait présente en Gymnastique Rythmique. Comme à Londres, nous aurons une participante à Rio. Nous avons beaucoup investi sur l’ensemble GR sans les résultats escomptés. Enfin, pour la première fois nous aurons à Rio une représentante en trampoline en plus d’un garçon. Le plan de marche est respecté.

La FFG c’est aussi plusieurs disciplines non olympiques, pouvez-vous nous en parler?

La phase de changement et de transformation a aussi touché les équipes de France de nos autres disciplines. La Direction Technique Nationale a travaillé sur la réorganisation du haut niveau en Tumbling, en Gymnastique Acrobatique et en Aérobic. Les choses sont encore en mouvement mais dès à présent nous voyons les résultats des politiques engagées avec notamment les médailles européennes en Tumbling au dernier Championnat d’Europe à Valladolid. Par ailleurs, nous avons été médaillés en Aérobic au Championnat du monde à Incheon.

Pour rester dans le domaine sportif, quelles sont les réformes menées sur les compétitions nationales ?

La volonté est de simplifier, clarifier et moderniser nos compétitions afin que le public ait plus de repères et d’attraits. La formule du Top 12 masculin sera radicalement modifiée et expérimentée dès la saison prochaine. Le but est de la rendre plus lisible et spectaculaire avec des duels permettant de marquer des points. Elle se déroulera selon une formule de matches aller-retour basée sur la moitié des agrès à chaque rencontre.

Quels seront les temps forts de l’Assemblée Générale à Nantes ?

Une Assemblée Générale extraordinaire se tiendra en amont et portera sur les nouveaux statuts. Le principe de la réforme est de tendre vers plus de démocratie (limitation du nombre de mandats..) et de modernité. Chaque liste devra se présenter avec un projet réfléchi en amont. Cela bénéficiera à toute la gymnastique. Lors de cette AG 2016, le nouveau site internet sera présenté. Ce sera un moment important car il s’agit de notre vitrine. Le système d’information, moins visible, permettra à tous les clubs, du plus petit au plus grand, de disposer de nouveaux outils, de pouvoir par exemple enregistrer des musiques.

La réforme territoriale est-elle bien en marche ?

Elle s’impose à nous en prenant en compte la loi et les directives du Ministère qui a fixé la limite du 1er janvier 2018 pour nous réorganiser. Nous avons mené un travail commun avec les Comités, dans un esprit de consensus. Elle sera effective en septembre 2017 et donnera de nouvelles perspectives aux territoires.

Combien la FFG recense t-elle aujourd’hui de licenciés ?

La FFG compte plus de 292 000 licenciés, soit une augmentation de 2% pour cette saison. Après deux années plus difficiles marquées par l’aménagement des rythmes scolaires, c’est une évolution satisfaisante qui démontre la capacité de nos clubs à s’adapter. La FFG compte un effectif féminin à plus de 80 % avec naturellement en tête la GAF. La GR a supplanté la GAM et apparaît désormais en 2e position devant la GAM. Quelles actions sont mises en place pour soutenir la prise de licence ? Certaines actions ont des effets immédiats et d’autres auront un impact à moyen terme. L’accueil du championnat d’Europe GAF/GAM à Montpellier en 2015, du championnat du monde de Gymnastique Acrobatique à Levallois en 2014 et du Championnat d’Europe d’Aérobic en 2013 à Arques ont stimulé notre effectif. Nous avons inventé la Journée Nationale de la Gymnastique, soutenue par le ministère de l’Education Nationale, le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports et le CNOSF. C’est un événement de promotion qui a vocation à être pérennisé et qui est porté par les clubs. Enfin, nous avons lancé de nouvelles pratiques, notamment la Gym urbaine qui touche un public nouveau et offre un beau potentiel de développement.