Publié le 13 novembre 2015

Les marques et enseignes à la conquête de l’UNSS

L’UNSS est une porte d’entrée vers le monde enseignant et une vitrine auprès des jeunes pratiquants. Un enjeu bien compris par plusieurs marques.

Principale association du sport scolaire, avec 40 % de licenciés dans les sports collectifs, l’UNSS est une porte d’entrée vers le monde enseignant et une vitrine auprès des jeunes pratiquants. Un enjeu bien compris par Adidas, Casal Sport, Decathlon Pro ou encore Babolat...

Finie la politique des fournisseurs « exclusifs » pour l’Union nationale du sport scolaire (UNSS). La puissante association, qui coiffe plus d’un million de licenciés dans l’enseignement secondaire (lire les encadrés ci-contre) a renégocié tous les contrats existants depuis deux ans. Et mis un terme au statut de « partenaire exclusif », qui orientait les deux-tiers des achats des UNSS locales vers l’heureux détenteur du sésame (le reste pouvant être acheté auprès de fournisseurs de proximité). La Serap, entreprise créée par les frères Odier et aujourd’hui disparue, avait un temps bénéficié de ce privilège. Le spécialiste des clubs et collectivités Casal Sport, qui lui a succédé, doit à présent composer avec des concurrents, et Les marques et enseignes à la conquête de l’UNSS non des moindres… Désormais placés sur un « podium », les partenaires sont d’or, d’argent ou de bronze, selon des critères d’évaluation définis : performance des offres financières, capacités à répondre à « l’esprit UNSS », mais aussi début et durée du partenariat, dons, réactivité... « Dans son univers et dans le respect de ses valeurs, le sport scolaire peut associer son image à des marques qui comprennent ses objectifs », souligne Laurent Petrynka, directeur de l’UNSS.

Un pied dans l’univers de l’enseignement

Adidas a manifestement compris les objectifs de l’association. « Notre signature pour quatre ans avec la marque aux trois bandes peut être considérée comme un signe de reconnaissance dans le monde sportif », poursuit Laurent Petrynka. Partenaire or, la marque est directement montée sur la plus haute marche. Elle partage le podium avec… Casal Sport et Decathlon Pro, tous deux classés « partenaires argent ».

« Nous partageons les mêmes valeurs que l’UNSS : rendre le sport accessible à tous. Notre partenariat s’inscrit dans notre stratégie de développer notre savoir-faire en termes de produits et de logistique pour les professionnels », explique Marc Martin, responsable des partenariats chez Decathlon Pro. Avec l’UNSS, ce dernier compte amplifier son chiffre d’affaires dans le secteur Enseignement, le plus gros marché de l’enseigne (autour de 40 % du chiffre d’affaires) ; et faire connaître les Marques Passion, les marques propres du groupe, dès le plus jeune âge. Décathlon Pro, dont le catalogue dénombre 480 pages et qui emploie 35 personnes, met les bouchées doubles, avec un siège à Villeneuve d’Ascq (59) dont la surface vient d’être doublée, passant à 800 m2 (inauguré le 7 novembre prochain). Le groupe ne lésine pas sur les dotations : entre 500 et 700 polaires, et plus de 6 000 polos siglés sont attribués aux membres des jurys lors des championnats de France UNSS.

Relation gagnant-gagnant

Pour Casal Sport, le plus ancien des partenaires toujours en lice, l’enjeu n’est pas moins conséquent : un tiers de son activité (47 millions d’euros) est consacré au sport scolaire, avec un énorme catalogue de 500 pages regroupant son offre propre et des marques nationales. « L’UNSS communique sur notre enseigne et nous maintenons notre notoriété à bon niveau sur un marché bataillé. Nos 35 commerciaux présents sur le terrain ont tissé des relations fortes avec l’UNSS et les personnels enseignants. C’est important : ce sont les profs qui choisissent les sports dispensés en EPS, enseignement obligatoire du sport à l’école », confie Pierre Delannet, chef de produits. Casal Sport mise sur sa grande réactivité. Mais pas uniquement ! Un don financier conséquent, d’un montant confidentiel, et des dotations en matériel lors des phases finales des championnats de France UNSS ont permis de le maintenir dans la course. « C’est une relation gagnant-gagnant », explique Pierre Delannet.

Propos recueillis par Dominique Hoste