Publié le 01 juin 2016

« Les stades sont aujourd’hui des acteurs majeurs de l’économie du sport »

Entretien avec Alain GHIBAUDO, fondateur de SportCarriere, cabinet de recrutement spécialisé dans le sport et l’Entertainment.

Après des études d’économies et de ressources humaines, Alain Ghibaudo occupe différents postes au sein du service RH de plusieurs grandes entreprises tels que Ciment Lafarge, Oracle et Pinault Printemps Redoute. En 2001, il fonde le site SportCarriere.com, avec pour but de fédérer les offres d’emploi dans le secteur sportif. Un secteur qu’il connaît bien pour avoir notamment joué en Division 2 de rugby avec Istres.

Alain Ghibaudo, pouvez-vous nous en dire un peu plus sur votre cabinet Sport Carriere ?

Il s’agit à la fois d’un site de recherche d’emploi et d’un cabinet de recrutement et de conseils en ressources humaines. Quand nous l’avons fondé il y a quinze ans, il s’agissait du premier site de recherche d’emploi, en particulier dans le secteur sportif et du premier cabinet de recrutement dédié à ce secteur. Face à la concurrence d’aujourd’hui, nous nous démarquons grâce à notre antériorité et notre expertise dans le domaine exclusivement sportif et Entertainment. Pour ce qui est du recrutement, nous restons une petite structure, avec 7 personnes qui travaillent pour nous. Ce volet de notre activité reste très important : au-delà du recrutement, par chasse ou par annonce, nous dispensons des formations et un accompagnement aux sportifs de haut niveau, en leur proposant des formations sur mesure adaptés à leurs besoins.

En quoi le secteur a évolué ces dernier temps ? Quels en sont aujourd’hui les métiers porteurs et les compétences les plus recherchées ?

Avec l’explosion du digital, il existe naturellement une offre très importante dans le domaine numérique, et qui continue de croître. Inventer de nouvelles manières de communiquer sur internet, gérer une image sur les réseaux sociaux… La plupart des acteurs de l’économie du sport recherchent des compétences dans ce domaine depuis trois ou quatre ans, qu’il s’agisse des clubs, des institutions, des organisateurs d'événements ou des agences de marketing sportif.

Qui sont les nouveaux acteurs de l’économie du sport ?

En dehors des diffuseurs TV de plus en plus nombreux, il s’agit incontestablement des stades et des arénas. Dans le but d’accueillir des matches de l’Euro, pas moins de quatre stades ont vu le jour (Bordeaux, Lille, Nice, Lyon) et d’autres ont été rénovés. La manne est énorme pour les constructeurs, Vinci l’a bien compris avec l’exploitation de 4 stades majeurs en France (le Stade de France, la MM Arena du Mans, le Matmut-Atlantique de Bordeaux, l’Allianz Riviera de Nice) et un à l’étranger (le stade olympique de Londres). Il a ainsi créé une filiale propre à ces exploitations et recruté de nombreux profils qu’il n’avait pas : communicants, commerciaux, responsables de billetteries, etc.

Quelle est votre implication dans la candidature de Paris pour les JO de 2024 ?

Notre cabinet a eu le privilège d’accompagner en exclusivité la candidature de Paris aux Jeux Olympiques et Paralympiques 2024 dans la constitution de ses équipes.

Un dispositif Ressources Humaines à 360° a ainsi été mis en place, avec notamment la construction et le pilotage de la plateforme emploi (emploisparis2024.fr ) dédiée, la gestion de l’expérience candidat et l’accompagnement global sur les recrutements.

Après avoir reçu près de 3000 candidatures, une quarantaine de recrutements stratégiques ont été menés en l’espace d’environ cinq mois. C’est une superbe équipe et je suis persuadé qu’on va monter un magnifique projet technique. Je soutiens notamment l’idée de faire participer Saint-Denis (accueil du village olympique) et Marseille (épreuves de voile), cela permettrait de booster leur économie, notamment dans le secteur des transports, de l’hôtellerie, de la restauration. Que Paris remporte l’appel à candidature serait une excellente nouvelle pour le sport français et pour toute la France.