Publié le 05 novembre 2013

Infront parraine le Trophée SPORSORA de la décennie

"La confrontation des différentes perceptions peut déboucher sur d’autres manières de penser à l’avenir"… Retrouvez l'interview de Jean-François Jeanne en intégralité. 

L’agence internationale de marketing sportif Infront Sports & Média va bientôt fêter le premier anniversaire de sa filiale française. À travers son partenariat avec les 10e Trophées SPORSORA, son Directeur Jean-François Jeanne a choisi la caisse de résonance de l’événement auprès de tous les acteurs du marché pour mettre en lumière ses bonnes pratiques. Interview.

Quel regard portez-vous sur le marketing sportif aujourd’hui et sur son évolution depuis dix ans ?

Sur les dix dernières années, l’évolution du marché est extrêmement positive. Son taux de croissance est important sur la décennie, passant de l’ère de la « danseuse du président » à un sponsoring qui est devenu un réel outil de communication, de marketing et de développement des ventes. Ce qui a beaucoup changé également, c’est que toute une génération a vraiment été formée pour le marketing sportif, ce qui n’était pas le cas dix ans auparavant. Aujourd’hui, se posent les bonnes questions, cela a professionnalisé les pratiques. Ce qui a changé aussi, c’est l’intégration du marketing sportif dans les entreprises. De nos jours, dans les grandes entreprises en tout cas, il y a une direction des partenariats ou du sponsoring – on l’appelle comme on veut –, ce qui n’était pas le cas auparavant. C’est quelque chose qui a été intégré dans le mix marketing des grandes entreprises. Et puis avant, on investissait dans le sponsoring pour de la visibilité et de la notoriété. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’autres objectifs qui sont visés par les sponsors, on parle beaucoup plus d’activation avec des objectifs de placement de produit, d’expérience de marque, de développement des ventes, d’actions sociales et de citoyenneté, etc. Il y a vraiment eu une prise de conscience que le sponsoring était un outil à 360° qui pouvait répondre à toutes les problématiques d’une entreprise. C’est la grosse évolution.

Comment Infront s’inscrit-elle dans cet univers ?

Nous avons cinq activités principales : la distribution de droits média, avec par exemple dernièrement en France le contrat liant l’Union Cycliste Internationale et beIN Sport ; une partie production de programmes TV sportifs – 30 000 heures par an –, notamment à travers HBS ; une activité de gestion des droits marketing et sponsoring, d’une dizaine de clubs de Ligue 1 par exemple, mais aussi de Top 14, des fédérations, des ligues, etc. ; une activité hospitalité, avec le Stade de France par exemple ; et une activité dédiée à l’événementiel.

Que représentent pour vous les Trophées SPORSORA du marketing sportif et pourquoi êtes-vous partenaire de l’événement ?

La grande force de SPORSORA est de réunir en un lieu tous les acteurs qui font notre métier : détenteurs de droits, annonceurs, agences et diffuseurs. Les Trophées sont la soirée où tous ces gens, qui sont connectés tout au long de l’année, se retrouvent pour mettre en avant les bonnes pratiques. Cette caisse de résonance permet de les diffuser à l’extérieur de SPORSORA, soit à des annonceurs qui ne sont pas encore sponsors, soit à des ayants droit qui veulent améliorer leur offre. Infront France va fêter son premier anniversaire au moment des dix ans des Trophées, c’est intéressant de pouvoir communiquer par ce biais auprès de tous les acteurs du marché, de montrer tout ce que l’on a fait ces premiers mois d’existence dans l’Hexagone. C’est le lieu où nous pouvons le faire, puisque les Trophées réunissent les mille personnes clés de cette industrie.

Comment envisagez-vous votre rôle de membre du Comité d’experts ?

Dans ce rôle de membre du Comité d’experts, il y a ce que l’on donne et ce que l’on reçoit. Je suis très intéressé parce qu’en sortant la tête du guidon, analyser les candidatures va être intellectuellement enrichissant. Et puis, cela permet aussi d’échanger avec les autres membres du Comité sur leur perception du marché, ce qui est essentiel pour moi en tant qu’agence. Je vais voir les réactions, les ressentis des marques, des diffuseurs, des détenteurs de droits, des universitaires ou des sportifs par rapport aux différentes initiatives. Cette confrontation des perceptions peut déboucher sur d’autres manières de penser les dossiers à l’avenir.

Quels seront selon vous les critères clés pour déterminer le Trophée SPORSORA de la décennie ?

La pérennité est pour moi un critère important en sponsoring, c’est l’un des critères clés de sa réussite. Le sponsoring n’est pas pour moi un média « court-termiste », ce n’est pas juste une campagne de publicité TV sur un produit. C’est un investissement qui va bien au-delà de ça et qui imbrique tellement de composantes qu’il est difficile de miser juste sur un one-shot. J’ai toujours estimé que les one-shots ne servaient pas la pratique du sponsoring. Le message que je vais porter au Comité, c’est que la pérennité et l’engagement dans la durée sont essentiels.

Comment voyez-vous le marketing sportif dans dix ans ?

Je vois surtout des enceintes sportives qui auront énormément évolué dans tous les sports. Le sponsoring prend vie à travers le sport. Ce qui va vraiment impacter la manière de le consommer ou de le vivre, ce sont les enceintes. On va notamment avoir beaucoup de stades rénovés ou neufs pour l’UEFA Euro 2016, cela va tout changer. On aura de vrais lieux de vie qui permettront de faire beaucoup plus de choses qu’actuellement dans l’exploitation et l’activation des partenariats, car les gens resteront sur place.

Propos recueillis par Arnaud Butticaz.